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Temps de lecture : 4 minutes

Pays mal en point cherche (désespérément) candidat compétent en finances publiques

Par F. Lainée

Face à la situation financière de la France, de plus en plus dégradée, on aimerait croire que le prochain locataire de l’Élysée aura un vrai savoir-faire en matière de gestion des finances publiques.

Et, pour s’en assurer, quoi de mieux que l’observation de performances passées, sur une collectivité territoriale par exemple.

Chance, deux des prétendants déjà connus à la fonction suprême, l’un pour les LR et l’autre par « la future ex Macronie », sont maires d’une grande commune Française. Hélas, les performances de gestion des communes de ces deux candidats ne parlent pas pour eux…
Fatalité ou miracle, peut-être est-ce le pile ou face de l’élection qui vient ?

La France (du Pouvoir) respire. Après des semaines d’agitation autour d’économies soudain urgentes qui ont fait la une des media, et généré un concours Lépine des solutions innovantes ou réchauffées, LA note, celle qu’on a présenté au bon Peuple comme le témoin ultime de notre santé financière, n’a pas été dégradée !

Le sujet va maintenant rapidement disparaître des unes. On parle pourtant d’un risque que la France soit mise sous surveillance par l’Europe, pour déficit excessif. Techniquement, cela se pourrait ; mais, alors que les europrudents / eurosceptiques semblent s’approcher de positions de force au Parlement, gageons que les gouvernants associés seront délicats. On évoque aussi une pression, éventuellement dirigiste, du FMI sur les responsables de la finance Française (et, bien sûr, sur les citoyens). Qui sait ?

En attendant, c’est vrai, les chiffres ne sont pas brillants. Si vous croyez qu’un jour il faudra rendre compte pour cette dette accumulée qui semble incontrôlable, alors il faut espérer que le/ la prochaine / prochaine président /présidente de la République ait des compétences et de la volonté en matière de finances publiques.

Juste avant 2017, F Fillion, qui avait évoqué l’état de faillite de la France, se voyait président, et promettait des économies conséquentes dans le train de vie de l’État. Mais un examen rapide des finances du groupement de communes qu’il présidait dans la Sarthe montrait une évolution qui ne présageait rien de bon en matière de savoir-faire d’économies publiques.

Et c’est une des beautés du goût du cumul si souvent présent chez nos plus hauts dignitaires publics. On peut chercher des traces de leur compétences en finances publiques dans la gestion de « leur territoire ». Et c’est ce que révèle un examen des comptes 2022 (les derniers connus) des plus grandes villes de France.

Il y a en effet 42 villes de plus de 100.000 habitants, et une étude annuelle réalisée par les Contribuables Associés, qui donne à chaque commune de France, donc à ces 42 grandes villes, une note de dépense et un note de santé financière (des notes entre 0 et 20, comme à l’école). En deux mots :
La note de dépense traduit le classement de la commune, selon sa dépense de fonctionnement par habitant, parmi les communes de sa classe de taille (classes définies par Bercy)
La note de santé relève de la même logique, mais le critère de classement est la somme de 4 ratios, qui mesurent l’autofinancement, l’endettement, les couts fixes et la pression fiscale.

Alors voici ci-dessous les valeurs des métriques clés (note de dépenses, note de santé financière, dépenses de fonctionnement par habitant, dette par habitant, impôts locaux par habitant) pour les villes de plus de 100.000 habitants en 2022.

Comme le montrent les minima et maxima des dépenses, dette ou impôts, la dispersion de ces métriques est très significative au sein de ces 42 villes. À Partir de là, il est possible de classer les communes, sur chacune de ces dimensions.

Le classement global, illustré ci-dessous est fait en classant les communes en 3 tiers (les 14 meilleures, les 14 intermédiaires et les 14 moins bonnes), et en attribuant 1, 2 ou 3 points par métrique selon ces classements. En sommant les points sur les dimensions évaluées, ont obtient un total de points. Plus ce total est faible, meilleure est la position de la commune.
Le résultat est exposé ci-dessous, les couleurs vert/ orange/ rouge indiquant la position dans le 1er/ 2ème ou 3ème tiers.

Pour revenir à l’enjeu de la santé financière de la France, et à la capacité des potentiels candidats d’y apporter un mieux, il convient de noter la position de deux des communes dont le nom est écrit en jaune :
À Cannes, David Lisnard, challenger dans l’écurie des LR (dont on dit que le candidat pressenti serait Laurent Wauquier).
Au Havre, Edouard Philippe, ancien premier ministre, clairement présenté comme un des héritiers poteniels de la Macronie.

Comme on le voit, ces deux majors gouvernent des communes dans le 3ème tier. Cela, disons-le clairement, donne assez peu confiance en un redressement de la situation financière du pays si l’un ou l’autre parvient au pouvoir. À moins que… Ils ne désignent d’avance un ministre des Finances avec un meilleur parcours qu’eux en la matière. Mais ce n’est pas la pratique.

La troisième commune au nom en jaune est celle dirigée par une autre vedette du circuit politique, ancien ministre : M Estrosi… Un indice de plus que, décidément, la capacité à gérer ne fait pas partie des critères clés de choix de nos gouvernants.

Quant au maire de Brest ou du Mans, François Cuillandre et Stéphane le Foll, il sont membres du PS. 2027 ne devrait pas leur sourire pour la fonction suprême.

Peut-être, après tout, notre salut financier viendra de l’Europe ou du FMI !!

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